Il est difficile de définir précisément ce qu’est le bonheur, tant ce concept est connoté philosophiquement.

Aussi, la psychologie positive choisit l’appellation « bien-être subjectif » pour désigner le bonheur ressenti par chaque individu : un ressenti qui est, de surcroît, personnel, donc subjectif.

Dans son livre “Comment être heureux et le rester”, Sonja Lyubomirsky, professeur en psychologie positive, écrit qu’un des principaux obstacles à être heureux, et surtout à le rester, est que la plupart de nos croyances en matière de bonheur sont erronées.

Arrêtons-nous un instant sur les principaux mythes liés au bonheur.

Bonheur et argent

Cette croyance a la peau dure.

Jules Renard affirmait non sans humour que « si l’argent ne faisait pas le bonheur, il y a longtemps que des malheureux l’auraient rendu ».

De nombreuses études ont été menées pour déterminer la relation entre l’argent et le bonheur. Une fois que les besoins fondamentaux sont satisfaits, l’argent est très faiblement relié au bonheur.

Les chercheurs expliquent ce phénomène notamment par l’accroissement du niveau de stress lié à la conquête de l’argent, cette recherche effrénée du gagner toujours plus se faisant bien souvent au détriment des loisirs ou de la vie sociale.

Par ailleurs, la richesse amoindrit nos dispositions à savourer les plaisirs de la vie.

Et dire que nous passons tant de temps à vouloir améliorer notre compte en banque et notre confort : à trop nous concentrer sur les apports extérieurs au bonheur nous oublions qu’il nous appelle de l’intérieur et vibre au plus profond de nous.

A ce rythme-là le bonheur à toutes les chances de nous dérober.

Comme le soulignait Saint Augustin, « le bonheur c’est de continuer à désirer ce qu’on possède ». Et que possédez-vous de plus sacré, si ce n’est votre propre vie ?

Bonheur et santé

Il faudrait être en bonne santé pour avoir droit au bonheur ?

Les recherches en psychologie positive prouvent que la bonne santé est très peu, voire pas du tout reliée à une vie plus heureuse.

Par exemple, les non-voyants ont le même niveau de bien-être subjectif que des personnes ne souffrant d’aucun problème. Il en est de même pour des patients atteint de grave insuffisance rénale chronique. Une étude menée sur des personnes tétraplégiques a révélé qu’au début de leur maladie, beaucoup d’entre eux ont dû surmonter des épisodes dépressifs ; et qu’après une année, 10% estimaient leur vie pitoyable, et la majorité se sentaient heureux.

Encore une histoire d’habituation hédonique : nous nous accoutumons aux difficultés et retrouvons rapidement notre niveau initial de bonheur.

Bonheur et âge

Selon la grande majorité des recherches, ce n’est pas à 20, 30 ou 40 ans que nous nous sentons le plus heureux, mais entre 65 et 85 ans. Vieillir n’est donc pas synonyme de grisaille ou de tristesse.

Une enquête portant sur plus de 340 000 américains âgés de 18 à 85 ans, montre que le niveau de bonheur est le plus élevé à l’âge de 85 ans.

L’évolution de la satisfaction de la vie suit une courbe en U : les jeunes adultes se disent relativement satisfaits de leur existence, puis ce niveau de bien-être a tendance à diminuer pour se retrouver au plus bas aux alentours de 50 ans, avant de remonter progressivement.

Les chercheurs avancent quelques éléments de compréhension : la sagesse, l’intelligence émotionnelle, le changement de groupe de référence, et l’effet positif du bonheur sur la longévité. Sur ce dernier point, plusieurs études ont constaté un lien entre le degré de bonheur et la longévité : les personnes les plus heureuses vivent en moyenne plus longtemps.

Bonheur et changement

Les petites phrases comme « je serai heureux si… » ou « je serai heureux quand… » ou encore « si seulement je pouvais… je serai enfin heureux » vous sont familières ?

Penser que nous serons enfin heureux lorsque nos conditions de vie changeront, c’est surestimer l’influence du contexte sur notre niveau de bien-être.

Or les conditions extérieures agissent sur notre bonheur qu’à hauteur de 10% seulement. Une influence très relative donc comparée à l’influence de notre investissement personnel (40%).

Espérer être heureux est déjà évocateur de déception. L’espérance ne permet pas la jouissance, du moins, dans l’instant.

Nous devons donc travailler à souhaiter ce qui est, plutôt que de désirer ce qui n’est pas.

André Comte-Sponville parle d’un bonheur désespéré, dans le sens d’un bonheur qui n’espère rien. C’est ce qu’il appelle le bonheur en acte : l’acte de désirer ce qu’on a, ce qui est, ce qu’on fait, et donc ce qui ne manque pas. C’est en ce sens qu’il écrit : « nous ne cessons d’être séparés du bonheur par l’espérance même qui le poursuit ».

Autrement dit, l’attente incertaine d’un bonheur extérieur ne peut que nous éloigner de notre propre but : celui de vivre une vie heureuse, épanouissante et chargée de sens. Le sens est ici, là, maintenant, en chacun de nous.   

Bonheur : si tu cherches, tu trouves !

Le bonheur : ce truc féerique et sympathique dont tout le monde parle, qu’il nous faudrait à tout prix trouver, sans quoi nous serions condamnés à une vie plate et dépourvue d’intérêt.

Pour le rencontrer et faire l’expérience de ce bien-être suprême, on cherche, encore et encore.

Dans les livres, les boutiques, chez les autres (on ne sait jamais, le voisin peut vous aider à trouver la joie de vivre, lui qui a toujours le smile), au travail, ou sur son fauteuil devant l’écran de télévision.

Et on continue de chercher : on part en voyage, on fait des enfants, on achète une maison (attention, pas n’importe laquelle : la maison de vos rêves !), on se marie… et toujours rien : pas de waouh !

Le bonheur existerait-il vraiment ? Où pouvons-nous trouver cette perle rare et tant convoitée ?

Avant d’aller plus loin, je dois vous mettre en garde : le bonheur ne se cherche pas, pas plus qu’il n’existe de recettes pour le trouver.

Picasso affirmait « je ne cherche pas, je trouve ». J’apprécie particulièrement cette pensée qui s’applique bien à notre recherche effrénée d’un ailleurs.

Chercher reste un acte en attente de quelque chose : une attente désavouée associée à une espérance au-delà de l’acte. A contrario, trouver suppose une action immédiate : le seul fait de faire annonce la trouvaille. Enfin, si « je ne cherche pas, je trouve », j’agis avec ce que j’ai et je ne m’engage pas sur ce que je n’ai pas ou sur ce qui peut m’arriver : j’accepte de trouver la réalité telle qu’elle est.

Aussi, le bonheur est dans l’agir : il se créer non pas à partir d’un idéal, mais à partir de ce qui est, à savoir, la réalité dans toute sa splendeur et sa complexité.

Le bonheur est un chemin intérieur et vous seul pouvez le parcourir, l’expérimenter et le vivre.

« N’attendez pas que ceci ou cela vous arrive avant de vous autoriser à être heureux. Le bonheur n’est pas le terme d’un voyage où nous aborderions enfin la terre promise. Il n’y a pas d’ailleurs à trouver parce que le bonheur dépend de soi. » – Sonja Lyubomirsky

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